L’Equateur en couple: Troisième Partie

BANOS

Le temps empire et il pleut. Lorsque nous arrivons enfin sur Baños en milieu de matinée (10h30 exactement), la pluie est intense et le plafond très bas. Nous qui étions partis tôt pour pouvoir faire des randonnées pour observer les volcans autour de Baños ! Hum, qu’à cela ne tienne nous décidons d’aller faire la route des cascades. Nous nous équipons de nos capes de pluies et nous voilà partis découvrir « el pallon del diablo ». Apres tout, au bord d’une cascade nous ne sommes pas moins mouillés qu’avec la pluie. Le site est très vertigineux et la cascade fort bruyante. Il faut marcher une petite demi-heure en descendant vers le point de vue. Il y a beaucoup de monde et il est difficile de pendre la photo de la cascade sans trop de monde. Beaucoup de touristes se faufilent dans un étroit boyau dans la roche qui permet de passer sous la cascade. Malheureusement avec nos sacs à dos et aussi parce que nous n’avons pas tout à fait le même gabarit (surtout moi), nous renonçons à ce passage. La remontée est un peu plus longue mais sans difficulté et nous regagnons rapidement la voiture.

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Nous enchainons ainsi plusieurs petites cascades mais le mauvais temps ne nous permet pas d’apprécier à sa juste valeur les lieux visités. Nous regagnons notre hôtel, y laissons nos affaires et partons à la recherche d’un endroit pour manger. Il est 14h30 et le maigre petit déjeuner pris sur la route semble bien loin. Nous poussons la porte d’un restaurant recommandé par le guide du routard à quelques rues de notre hôtel, dans le centre de Baños. Cependant que nous déjeunons, le temps semble se lever. Il y a quelques percées çà et là. Il n’en faut pas plus pour nous remotiver. Nous partons faire l’ascension du Mirador de la Virgen. Le temps de regagner l’hôtel pour prendre de quoi faire notre petite excursion et le temps s’est encore amélioré.  Nous attaquons la longue ascension vers le mirador. Nous comptons les marches. 702 marches une fois arrivé en haut ! Ouf c’est chaud d’autant qu’elles ne sont pas toutes de la même hauteur. En tout cas arrivé en haut ; Quelle vue ! Depuis le mirador nous surplombons toute la ville de Baños. C’est très joli et nous prenons donc quelques photos.

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Nous redescendons et choisissons de flâner un peu dans les rues de Baños. Le lieu est très touristique et il y a des tas de petites boutiques et aussi beaucoup de monde. N’oublions pas que nous sommes dimanche. Au final, nous avons beaucoup de chance car la réceptionniste de l’accueil nous indique que dans cette région  nous sommes en pleine saison des pluies et plus particulièrement, le mois d’Août ! Super ! Enfin bon en tout cas cela ne nous aura pas trop perturbés. L’ambiance est très bon-enfant certains magasins proposent des bonbons artisanaux qu’ils font eux même devant nous. Pour cela il faut enrouler un gros morceau d’une pâte autour d’un support murale puis la personne le tire, l’allonge et le jette violement sur le support, la pâte est ensuite tordue et à nouveau allongée, etc. l’artisan réitère l’opération plusieurs fois avant d’en couper des petits morceaux pour être vendus.

Un peu plus loin la spécialité est la canne à sucre et on trouve des tas de petits estancos ou on trouve du jus de canne, du sirop, des tronçons de canne brute, des bonbons de canne et des morceaux de cœur de canne. C’est amusant car il y a bien une vingtaine d’estancos qui proposent la même chose et ils sont tous les uns à côtés des autres.

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Enfin après une bonne douche, il est temps d’aller diner. Nous nous arrêtons finalement manger une Pizza. Sans être exceptionnelle, la pizza qui nous est servie est bonne et nous nous régalons. Le repas terminé nous flânons à nouveau dans le centre-ville de Baños. La population a un peu changé, mais l’ambiance est toujours agréable avec, notamment, des groupes de musiciens qui jouent çà et là. Le temps passe vite, nous rentrons nous coucher.

Les chambres de notre hotel « donde Ivan » ne sont pas pourvue de VMC et ils ont cru bon de mettre une grille au-dessus de la porte d’entrée. Du coup aucune isolation phonique avec l’extérieur. Dès que quelqu’un passe ou discute dans le patio on a l’impression qu’il marche et parle dans la chambre.

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Aujourd’hui nous avons prévu de faire du Rafting sur le Rio Pastaza et l’organisme par lequel nous passons vient nous chercher à l’hôtel à 9h. Cool. Nous prenons donc un bon petit déjeuner avec un jus frais de Babaco, des petits pains briochés et des œufs brouillés. En attendant le guide de raft, nous en profitons pour faire le check out. Le tarif demandé pour la chambre est juste le double de ce que nous avions réservé ! Nous ne lâchons pas l’affaire. Hors de question de payer le double du prix. Lorsque nous leur montrons, justificatifs à l’appui, le prix de la réservation, la dame nous répond que ça c’était il y a très longtemps et que depuis les tarifs ont changés. Effectivement la réservation a été faite en mars, mais tant pis, ils doivent nous facturer le prix au moment de notre réservation. La dame fait la tête, mais fini par nous facturer les prix normal (Elle se vengera en declarant à Booking que nous ne sommes pas venus et leur a reclamé le cout de la chambre ! C’est moche !). Bref, le Guide est arrivé et nous voilà partis récupérer les autres personnes qui vont partager notre embarcation. Une fois complet nous nous équipons de combinaisons néoprènes, de chaussures et de casques. Les rafts sont attachés sur la remorque et nous en avons pour une bonne heure de route avant d’arriver à l’endroit où nous allons nous mettre à l’eau. Nous nous changeons, y ajoutons des gilets de sauvetage et hop à l’eau. Immédiatement nous constatons qu’il ne s’agit pas de l’Ubaye. La rivière est 10 fois plus large et le débit d’eau impressionnant. Ça coule à une vitesse ! Le temps est maussade et il pleut même à plusieurs reprises, mais là encore ce n’est pas très grave car de toutes manières dès le premier rapide nous sommes tous mouillés. Notre guide est très sympa et fait tout pour que nous ayons un maximum de sensations. Les rapides sont très nombreux et l’ambiance sur le bateau est excellente. Nous sommes à peu près tous dans le même délire et nous nous amusons beaucoup. Le guide y est aussi pour beaucoup car il n’hésite pas à nous mettre dans les pires rouleaux plutôt que de les éviter. C’est vraiment très bien et nous sommes presque déçus lorsqu’une heure et demie plus tard nous apercevons l’embarcadère et que notre guide nous indique que c’est terminé. Waouh, vraiment un bon moment. Tout le monde s’est amusé. S’en suit un long retour jusqu’à Baños. L’heure de l’aller plus tout le trajet effectué en Raft à remonter, il y a bien 2h de route. Mais ce n’est pas fini. Pour le prix (25$ par pers), le repas est également compris. Nous sommes aussi surpris que ravis. Le raft ça creuse vraiment et puis nous avons tout de même lutté contre la pluie, le froid,… Le repas est simple mais nous retape bien. Nous avons droit à un morceau de poulet grillé (ou rôti) avec du riz et des lentilles. En guise d’apéro ou de soupe on nous sert un grand verre de « jugo de avena » (jus d’avoine). Bof ce n’est vraiment pas terrible, mais, une fois de plus, crevés et avec l’estomac dans les talons, le jus ne fait pas un pli.

Nous sommes de retour à l’hôtel à 14H45. L’équipe de raft nous dit alors qu’on va venir nous amener un CD avec les photos prises durant la descente. Nous sommes stupéfaits pour le prix payé les prestations sont réellement excellentes. Nous décidons donc de retourner flâner un peu en ville. Finalement et étant donné que nous avons tout de même encore énormément de choses à faire nous allons jusqu’à leur boutique leur mettre la pression afin de récupérer le CD et enchainer.

20 minutes plus tard nous sommes dans la voiture en direction de « la casa del arbol ». Tout le monde nous recommandait d’aller voir « la casa del arbol ». Tant et si bien que nous y sommes allés. Après une demie heure de route à escalader avec la voiture les pentes du volcan nous nous retrouvons dans un lieu privé (= droit d’entrée à payer) d’où l’on peut observer le volcan Tunguragua voisin. Malheureusement, contrairement à hier les nuages du matin ne se sont pas levés et depuis la « Casa del arbol » nous ne verrons rien de plus que déjà vu. Heureusement il y a pas mal de petites animations proposées sur place, et c’est ainsi que Valérie à fait de balançoire au-dessus du vide, chaque aller-retour étant ponctué de cris. Elle fera également une sorte de tyrolienne assise sur une centaine de mètres.

Il est temps de reprendre la route. Il y a entre 1h30 et 2h de route en direction de Riobamba où le responsable de l’activité VTT local nous attend pour un briefing. Le GPS nous fait passer par un endroit tout juste carrossable. A nouveau une piste sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ça secoue pas mal mais nous avons droit à de supers paysages, et cela malgré un temps relativement couvert. Nous ne regrettons pas le trajet car en plus d’être folklorique, fun et agréable il s’avère plus court qu’annoncé. En une heure et 15 minutes nous sommes à Riobamba. Nous ne pourrons cependant  pas apprécier la ville car il commence à faire nuit et nous avons RDV avec le gars des VTT.

RIOBAMBA

Une fois sur place nous tombons sur un type adorable et passionné. Par contre un vrai moulin à parole. Nous sommes arrivés sur place à 18H30 et ne sommes ressortis de là qu’à 20H40 passées. Plus de 2 heures à nous expliquer ce que nous allons faire demain. Et en plus avec un débit de paroles impressionnant. Nous en avons plein la tête. Il nous a tout expliqué, caillou par caillou, par ou nous allons passer, ce que nous verrons (photos à l’appui), tant et si bien que s’il n’était pas si tard et que nous n’avions pas une dure journée qui nous attend demain, je pourrais sans doute déjà commencer à m’avancer sur le récit de la journée de demain.

Bref vu l’heure, la plupart des restos sont fermés et nous devrons nous contenter de grignoter à l’hôtel deux trois bricoles achetées à la hâte au sortir de notre entretient avec Monsieur VTT, dans le supermarché du coin qui annonçait déjà qu’il allait fermer les portes au moment où nous entrions.

Nous préparons nos affaires pour la sortie VTT de demain et nous mettons au lit. Il est quasiment minuit.

CHIMBORAZO

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A 7h45 « ProBici » l’organisation avec laquelle nous allons faire du VTT passe nous récupérer. La montée en voiture prend une bonne heure et demie. Le temps de nous enregistrer pour l’entrée du parc et de prendre des photos des vigognes sauvages dans le parc et aussi avouons-le des photos du Chimborazo (le plus haut volcan de l’équateur qui culmine à 6310m, nous arrivons au premier refuge il est déjà 9h45. Dans un premier temps et aussi pour nous acclimater à l’altitude nous avons une petite promenade à faire. Nous partons du premier refuge qui se trouve à 4900 m d’altitude pour une mini ascension jusqu’au second refuge à 5100m. Ça n’a pas l’air 200m de dénivelé, mais à ces altitudes on commence à bien le sentir. C’est encore l’occasion de multiples photos du Chimborazo. Il est très majestueux et lui aussi à son sommet recouvert de neige et de glaciers. Nous lui trouvons de multiples ressemblances avec le Cotopaxi, mais alors que le Cotopaxi a une forme un peu pyramidale avec un seul sommet, le Chimborazo a une forme un peu plus allongée et a plusieurs sommets, le principal étant à 6310m.

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Bref, de retour à la voiture, 1 heure plus tard, nous nous équipons de tout le nécessaire pour faire du VTT, y compris des protections pour les jambes et genoux ainsi que pour les bras et les coudes. Le guide nous rappelle les instructions de base et nous voilà partis à dévaler les flancs du Chimborazo sur nos VTT. Notre groupe est constitué de 5 touristes 1 hollandais d’une cinquantaine d’année, un couple d’australiens et nous. Dès le premier tronçon, qui est une piste de roche volcanique le hollandais chute lourdement et se brise la clavicule. Terminé pour lui, la voiture ballais le récupère et le ramène en ville où il va subir des radios et examens.

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Nous sommes tous un peu choqués, mais bon ça fait parti des risques du métier. Nous sommes à peine à 8 km de notre point de départ et il nous en reste encore une trentaine à parcourir.

Le second tronçon est un single plutôt technique avec un mélange de roche volcanique et d’humus. Nous évoluons sur de larges pistes assez accidentées tout de même avec de la tôle ondulée qui fait vibrer tout le vélo et nous par la même occasion. Nous avons aussi d’important passages sablonneux dans lequel le vélo s’enfonce et est très difficile à manœuvrer.  A chaque fois les paysages sont superbes et nous en prenons plein les yeux.  Peu à peu et à mesure que nous descendons, la température se fait plus clémente. Seul le vent continue de nous glacer.  La seule montée du jour dure 1 petit kilomètre et nous fait prendre entre 60 et 80 mètres. 6 à 8 % ça n’a l’air de rien mais à 4000 m d’altitude ça n’est plus tout à fait pareil. Le souffle est vite court et les jambes sont dures. Après l’effort le réconfort, la petite montée nous permet d’accéder à une nouvelle zone splendide. C’est d’ailleurs l’endroit où nous déjeunerons. Il s’agit d’un lieu historique où les incas avaient l’habitude de se reposer lorsqu’ils devaient transmettre en courant un message important d’une ville à une autre. Il reste d’ailleurs çà et là quelques vestiges / ruines qui ne méritent pas pour autant le détour. Bref nous rechargeons les batteries, et terminons l’après-midi par encore 2h 30 de descente jusqu’au village de San Juan au pied du volcan.

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C’est à la fois sportif, extrême, nature, reposant… un bon mélange de tous ces ingrédients qui sont en fait ceux qu’on aime.

Bref il est déjà 4 heures passées et il faut encore prendre la route en direction de Ingapirca. Nous démarrons à 16h45 et savons que nous en avons pour environ 3H30 à 4H de route avant d’arriver à destination. Un rapide calcul et nous comprenons que nous arriverons forcement de nuit puisque pour rappel ici la nuit tombe aux alentours de 18H30.  Moyen, surtout qu’il n’est pas recommandé de rouler de nuit à cause des Piétons qui marchent sur la chaussée, des animaux etc. mais comme faire autrement ? Ce à quoi nous n’avions pas pensé c’est que nous allions entrer dans une zone de brouillard important. Notre voiture n’a pas de feu antibrouillard et les phares sont pourris. Ils éclairent à 3 mètres devant la voiture. Hum…heureusement nous arrivons à nous glisser dans le sillage d’un poids lourds qui roule vraiment bien. Durant toute l’heure pendant laquelle nous étions plongés dans le brouillard, il nous a ouvert la route. Impressionnant. A un moment ou deux nous sommes fait distancés et avons tout de suite compris qu’il était capital que nous restions juste derrière lui.

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Merci à Valérie et Christian pour leur récit de voyage ! CLIQUEZ ICI pour lire la deuxième partie de leur récit

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