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Vonyg Liatsuorb

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Nous voulions nous immerger en Amazonie avec de bonnes sensations et en évitant les circuits trop artificiels. Avec « Tout Equateur », que nous remercions vivement par ailleurs de ses précieux conseils pour l’ensemble de notre séjour équatorien, nous avons trouvé notre bonheur à un prix très intéressant.

Après 8 heures de bus au départ de Quito, embarquement sur une pirogue avec 9 autres voyageurs avec qui nous formeront équipe pour les sorties organisées pendant 4 jours. Un groupe parfaitement cosmopolite : irlandais, Hongrois, Australien, allemand et …français, avec qui nous allons également partager nos repas et quelques aventures.
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Deux heures de pirogue pour rejoindre notre lodge et déjà la la faune amazonienne se manifeste (capucins , paresseux, toucans, perroquets…). L’eau est partout, la forêt primaire nous domine et ses rumeurs se substituent à ceux de la civilisation humaine.
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Une grosse averse nous surprend et chacun enfile l’indispensable poncho imperméable en toile cirée que l’on nous a attribué.
Au passage, un conseil : quand on part peu de choses suffisent mais il vaut mieux disposer de vêtement couvrants, légers et au séchage rapide, de sacs imperméables, une paire de chausson plastique peut suffire, les bottes étant également mises à disposition.

Débarquement au lodge : le hameau, entièrement sur pilotis, est constitué de huttes traditionnelles, sommaires mais permettant l’intimité dans de petites chambres individuelles. Il est autosuffisant en énergie grâce à des panneaux photovoltaïques, de quoi fournir (un peu) de lumière) et recharger ses batteries. Aucun rejet dans la nature, tous est retraité en circuit fermé. Pour la vie sociale, des huttes collectives de restauration, d’échanges conviviaux, un fumoir (seul endroit autorisé!) et une tour d’observation de la canopée complètent le tableau. Petite note colorée, partout des vêtements essayent de sécher, visiblement nous n’avons pas été les seuls à essuyer la douche amazonienne. Coté télécommunication, il faut s’y faire, pas de contact possible, aucun réseau, avec toutefois une curieuse exception (voir plus bas).

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Au cours du dîner (un bon point pour la cuisine) nous faisons plus ample connaissance avec notre groupe dans un mix linguistique des plus originaux. Le guide nous prodigue quelques conseils : pas de lavage de dent à l’eau courante, protection anti moustique, vigilance sur les bestioles invasives qui aiment à se nicher dans les locaux humains. et nous briefe sur les règles de vie dans le lodge et nos futures expéditions en forêt.
La nuit est bercée par des cris de volatiles et de singes insomniaques.

Chaque matin lever à l’aube, départ en pirogue pour des ballades aquatiques, marécageuses et terrestres à la découverte de la faune et la flore. A tous les étages de la jungle il se passe quelque chose, ça grouille de vie volante, grimpante ou rampante. Au sol les fourmis processionnaires, batraciens, reptiles, insectes,
araignées … vaquent à leurs occupation, mais leur observation n’est pas évidente et l’expérience de notre guide est précieuse.

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Nous avons particulièrement apprécié une marche nocturne armés de lampes (torches puissantes conseillées). Dans une ambiance magique et mystérieuse, en file indienne, les faisceaux lumineux jouant modestement avec l’impressionnante masse végétale, nous allons de découverte en découverte sur la vie terrestre amazonienne. Notre guide nous commente ce grand documentaire animalier et nous évite de fraterniser trop rapidement avec certaines petites bêtes à l’aspect sympathique mais aux armes parfois redoutables.

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A chaque passage en pirogue, dans la grande lagune, ou l’on peut croiser des dauphins roses ou des
lamantins, la baignade est possible. Pas de crainte, la réputation des piranhas est usurpée, ils n’attaquent pas l’homme. Quant-aux caïmans ou anacondas que l’on peut rencontrer au bord des rives, ils n’aiment pas les pleines eaux et de toute façon semblent bien apeurés.

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Curiosité amusante, nous découvrons dans la lagune au sommet d’un arbre aquatique, l’unique « cabine téléphonique » de la réserve de Cuyabeno. Plusieurs pirogues y sont amarrées et des individus sont agrippés aux branches supérieures. C’est le seul endroit où l’on peut capter du réseau et où les guides prennent des nouvelles de leur famille.
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Après le repas du midi, temps libre qui permet une petite sieste sur les hamacs, quelques échanges sympathiques ou encore l’observation de la canopée du haut de la tour (jumelles conseillées), puis vers 15H 30, c’est reparti pour de nouvelles aventures jusqu’au coucher du soleil puis le dîner pendant lequel le spectacle peut continuer : boa sur la poutre maîtresse de la charpente, tarentules ou grenouilles planquées dans les paillotes.

 

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Au programme également, une journée de visite dans un village indien : échange avec les habitants, préparation du manioc, entraînement au tir à la sarbacane et présentation des rites et coutumes par le shaman. Nous ne sommes pas vraiment amateurs de tourisme « typique » avec animation formatée pour l’occasion, mais là, les choses nous ont semblé naturelles avec le sentiment que ces « indigènes » cherchaient vraiment à préserver leur culture et leur forêt. Un article de la constitution équatorienne prévoit d’ailleurs un original droit de propriété communautaire qui permet aux communautés indiennes d’avoir un droit de regard sur la gestion de leurs territoires ancestraux. Tous les lodges de la réserve de Cuyabeno sont soumis à ce contrôle impliquant notamment un très faible impact sur l’environnement.

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Après 4 jours, c’est les yeux encore écarquillés que nous avons rejoint notre bus. « Amazing » ! c’est le mot qui revenait le plus souvent avec nos camarades d’équipée, avant de repartir pour Quito ou la réadaptation a été rude.

 

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Privé de Cotopaxi pour cause d’éruption, nous nous sommes tournés vers le Chimborazo, plus haut sommet d’Equateur (6 310 m) et le plus proche du soleil au niveau planétaire. Comme l’a démontré Newton, la terre est bombée à l’équateur et aplatie aux pôles.
Nous avions envisagé de tenter le sommet du Cotopaxi mais pour le Chimborazo, la modestie s’imposait et une « balade » au dernier refuge (5 100 m) suffisait à notre bonheur.
Pas particulièrement adepte du VTT en haute altitude (en basse non plus d’ailleurs), nous avons pourtant choisi ce mode de découverte (pour la descente rassurez vous !), « tout Equateur » nous ayant recommandé un de ses partenaires à un bon prix et dans des conditions très professionnelles.

Arrivés à Rio Bamba (2 700 m), ville base de départ situé à 1H 30 de voiture du parc ceignant le massif, nous nous rendons directement chez l’opérateur conseillé qui nous briefe pendant plus d‘une heure sur le froid, l‘altitude et la conduite des vélos Après avoir hésité nous optons pour un départ le lendemain matin malgré une météo incertaine, un temps bouché serait des plus frustrant pour découvrir ce géant.

6H30 du matin, Diego, notre jeune accompagnateur vient nous chercher avec les 2 vélos à l’arrière. In English (hélas nous ne sommes pas hispanophones) nous faisons connaissance et lui faisons part de notre amertume quant-au temps pleuviotant. Il rigole (comme toute la journée d’ailleurs) ….faut dire que dans les Andes on trouve bien souvent les 4 saisons dans la même journée, si on y rajoute les 2 400 m de dénivelé que nous allons effectuer, on peut s’attendre à une certaine variabilité météo !
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Coup de bol, après une demi heure de route, les nuages s’estompent. Arrêt voiture et première vision sur le magnifique géant blanc. Diego nous décrit les quatre pics du massif , son petit frère à sa droite et nous instruit des mythes et légendes indiennes. C’est reparti par petites étapes avec à chaque arrêt un nouvel angle sur le géant qui nous écrase de plus en plus, et toujours les explications souriantes de Diego.

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La végétation change petit à petit, de plus en plus pelée. Les groupes de vigognes sauvages qui se baladent au bord de la route ne sont pas farouches et acceptent volontiers les photographies. Leur grâce féminine tranche avec le sol rude et embrumé.

8 H : Nous sommes les premiers à l’ouverture du parc; halte au bâtiment d’entrée ou l’on peut se réchauffer d’un café et recontemplation du Chimbo qui nous dévore de sa masse.
C’est reparti pour les 8 derniers Km de piste ondulée jusqu’au premier refuge (4 900 m). Les dernières vigognes ont disparu, le paysage est lunaire, au loin en contrebas on distingue les différentes strates nuageuses.

Voici le premier refuge, fin du voyage motorisé, Diego nous invite à continuer à pied dans la blancheur glacée jusqu’au deuxième (base de départ des cordées andinistes : pour ceux que ça intéresse 8 H jusqu‘au sommet, guide expérimenté obligatoire). Pour nous c’est peu plus de 200 m de dénivelés, rien pour un montagnard pyrénéen, un peu plus compliqué avec la raréfaction de l’air. On prend de l’énergie avec du sucre brun et quelques chifles (chips de banane salée). Un peu essoufflé nous y arrivons et foulons les premiers la neige du départ des cordées avec un couple de mexicain qui se prend en photo avec leur drapeau national.
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Retour facile au pick up…nous réalisons que les choses sérieuses approchent. Nous enfilons quelques fines couches de vêtement supplémentaires, foulard, casque, genouillères …
Cest parti les cyclistes, alors que qu’une bise grêlée noircit la visibilité et toque nos casques. A dieu va, on se tape les premiers 8 Km de descente sur une tôle ondulée parfois ramollie par le sable éruptif, dans une tempête martienne. Un peu cabossé et les mains gelées malgré les épais gants de cuir nous revenons aux portes du parc suivi du pick up. Boisson chaude et casse croute copieux incontournables et, petit bonus, un coup de tampon « Chimborazo 6 300 M » sur nos passeports.

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Un peu « rafraichie » dans nos ambitions, l’on se demande si on ne va pas finir le périple dans le pick up. Allons allons ! Un brin de soleil a fait son apparition, la nourriture nous a réchauffé et le plus dur est fait, même s’il nous reste 30 Km de descente dans la montagne andine.

C’est reparti, Diego nous expliquent le mode opératoire : descente par étape via des chemins de traverse, équipées d’une radio, le pick up quant-à lui, suit la route. A chaque pause il nous explique le nouveau trajet, a tout moment nous pouvons laisser le vélo et poursuivre en voiture. Les pauses sont aussi l’occasion d’explications sur le relief, la faune, l’histoire ou la culture locale.

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Les pistes sont improbables, les sols ocres parfois sableux parfois stratifiés, mais les vélos costauds accrochent facilement le sol volcanique. Nous nous arrêtons bien entendu saluer les vigognes qui n’y voient aucun inconvénient, pour des vues imprenables sur des canyons ou rios et bien sur pour examiner la végétation et les bestioles qui font leur réapparition.

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Après quelques étapes et des explications sur un site pré inca, le facétieux Diego nous explique notre nouvelle route : « ça monte un peu … ».
300 m de dénivelé avec un air encore raréfié, ça picote, à nos âges (60 et 62 ans), le taquin !
On a sa fierté, donc on y va mais dans le couple l’un a craqué et un vélo a atterri dans le pick up pour finir l’étape.

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Les suivantes sont agréables et faciles à travers la campagne andine. Nous traversons les premiers villages Quechuas et nous arrêtons pour tenter d’échanger (surtout des sourires) avec des paysannes aux fardeaux bien chargés.

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16H : nous arrivons au bout du périple cycliste dans un village où nous tombons la tenue de robocop et remisons les vélos à l’arrière du pick up. Reste une petite heure pour regagner Rio Bamba fatigués et émerveillés.

Mimi et Yvon