Arthur est passionné de la mer et de ses animaux. Un jour il est rentré de l’école tout excité :

« Maman, est-ce que pendant notre voyage on va aller aux îles des Galápagos ?

– Oui, pourquoi ?

– Ah, supeeer ! Parce que dans un livre que j’ai emprunté à la bibliothèque de l’école, j’ai vu que c’est le seul endroit au monde où on peut voir des iguanes marins ! Et moi, j’adore les iguanes marins !!! »

Ça avait commencé à peu près comme ça, avec l’idée délicieuse de réaliser un rêve de gosse, de notre gosse.

Enfin, pour tout dire, les Galápagos étaient aussi un rêve pour Fanny.

Il est vrai que certains noms de lieux résonnent particulièrement, parlent à tout le monde, même si chacun y met ce qu’il veut ; « Galápagos » est l’un de ces noms, et quand on s’est renseigné un peu plus sur ces îles, cela nous a donné encore plus envie. Il nous tardait de découvrir ce tableau grandeur « Nature » créé par la Terre et la Mer à coups d’éruptions volcaniques, de tectonique des plaques et de sélection des espèces. Les Galápagos sont un endroit unique au monde, un grain de beauté sur le visage de la Terre : génétiquement différentes, préservées du métissage depuis des millions d’années. Minuscules et sorties de nulle-part, enfantées par les failles du Pacifique.

Bref, fascinantes.

Dans ce petit paradis pour six jours, suite aux conseils de Fernando et Catherine, nos amis d’Otavalo, nous avons jeté notre dévolu sur deux îles parmi les 41 (mais seulement 5 habitées) qui composent l’archipel : Santa Cruz et Isabela.

Santa Cruz est l’île la plus construite de l’archipel. Mais c’est tout relatif. Puerto Ayora, la ville principale de l’île, compte environ 12 000 âmes.

C’est sur cette île que nous avons visité le Centre Charles Darwin, sur le site de l’ancienne maison du naturaliste. Dans ce lieu nous avons appris comment sa visite de l’archipel et son observation de la faune et de la flore, notamment des tortues, a été le déclencheur de sa théorie de l’évolution des espèces. Les Galápagos, c’est un peu sa pomme de Newton, si on veut. Le lieu est aussi un refuge pour les tortues mal en point et une nurserie pour celles en danger d’extinction.

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Partout ailleurs, les reptiles rois ce sont les iguanes, les fameux iguanes marins qu’Arthur rêvait de rencontrer. Ils se dorent la pilule sur le port de Puerto Ayora, se prélassent dans le sable chaud des plages, ou somnolent sur la roche volcanique… Arthur était ravi et fasciné ! Nous étions tous les quatre impressionnés par leur taille, ainsi que par leur démarche quand ils daignaient bouger.

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Mais les tortues restent le symbole et l’attraction officielle de l’île ! Nous avons pu visiter une ferme où elles se baladaient en liberté, impressionnantes !!  Dans cette ferme nous avons aussi emprunté un tunnel de lave… Rassurez-vous, il n’était plus en fusion depuis belle lurette, mais il témoigne de manière intimidante du passé volcanique de l’archipel… Passé qui se conjugue aussi au présent car les Galápagos sont l’un des spots volcaniques les plus actifs au monde !

Ce qui nous a marqués aussi, c’est la proximité de la nature vis-à-vis des hommes. Ici les animaux les plus communs sont pour nous exotiques et sauvages, mais vivent leur vie, tranquilles autour de nous, dans la ville, sur les plages, comme dans les endroits plus vierges. Passereaux, iguanes marins, lions de mer montrent une nonchalance presque insolente… Même les crabes paraissent vous faire coucou depuis leur rocher (Jusqu’à ce que vous approchiez, car alors ils filent à une vitesse jamais égalée dans nos coins de Bretagne ; ils feraient passer une étrille pour un tourteau !). Dans le (tout petit) port de pêche de Puerto Ayora, les pélicans et les lions de mer attendent patiemment tels des animaux de compagnie, sous l’œil médusé des visiteurs, que les pêcheurs aient fini de dépiauter le poisson fraîchement pêché pour en engloutir la peau, d’un coup d’un seul. Seules les frégates restent farouchement dans les airs, puis d’une acrobatie virtuose chipent parfois à la hussarde leur repas directement dans la gueule des pélicans.

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Si tous ces animaux semblent se sentir en sécurité malgré notre présence, c’est sans doute lié aux règles strictes mises en place partout sur les îles. Il y a tant d’endroits touristiques dans le monde où nous défigurons le paysage, piétinons les plantes, harcelons les animaux sauvages comme des bêtes de foire, jetons nos déchets, envahissons l’espace sonore avec nos bruits… Mais aux Galápagos à l’inverse, j’ai senti pour la première fois à quel point les règles de préservation des écosystèmes peuvent être vécues comme des contraintes. Avec quelques jours de recul, je me dis que c’est peut-être une question d’habitudes, de culture, que c’est le contraste avec le tout-permis habituel qui est rude. Je crois aussi que ce sont ces règles même qui nous permettent en retour de frôler du bout des doigts une nature presque intacte, et les émotions que cela procure en valent vraiment la peine !

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Nous avons aussi découvert sur Santa Cruz des endroits paradisiaques comme Tortuga Bay, une plage où les tortues viennent pondre. A défaut de tortues, nous y avons nagé avec Arthur avec de petits  requins (1m50 !), réputés inoffensifs, mais impressionnants tout de même !

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La faille rocheuse de Las Grietas nous a aussi charmés, avec son eau cristalline et ses bancs de poissons sortis des documentaires de Cousteau… Un endroit propice aux sauts depuis la falaise, histoire de se remémorer les bons moments passés entre potes à Roch’Tur et Toc Gwenn… « Jean-Yyyyyyves !!! »

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Sur les plages, Arthur et Agathe se font des amis en discutant, et on fait connaissance avec des familles de vacanciers et de marins au long cours. L’ambiance est à la détente et à l’émerveillement, simplement heureux d’être là, reconnaissants envers la vie de nous avoir offert une telle opportunité, reconnaissants envers nous-même d’avoir su la saisir.

Qu’il est bon de prendre soin de soi.

Nous avons passé la suite de notre séjour sur Isla Isabela, la plus grande île de l’archipel, réputée plus sauvage. Nous n’en aurons eu qu’un aperçu succinct, puisqu’une grande partie de l’ile est intégrée au parc naturel et interdite au public et que le centre de l’île, composé de cratères encore actifs, se découvre sous forme de longs treks que nous n’avons pas voulu tenter avec les enfants.

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Qu’importe, après 4 mois de voyage, nous sommes déjà accoutumés à l’idée que nous ne verrons pas tout, et que là est sans doute la clef pour jouir au maximum de l’instant présent… C’est d’ailleurs une pensée qui devrait s’appliquer aussi à notre retour, durant notre vie de tous les jours et pas seulement pendant notre voyage !

Nous resterons donc sur la côte Sud de l’île, mais cela sera suffisant pour nous émerveiller tout au long de ces 4 jours.

Notre hôtel était les pieds dans l’eau ou presque, 10 mètres nous séparant du sable fin et de l’eau cristalline. Idéal pour jouir de moments simples comme construire des châteaux de sable, apprendre à nager avec un gilet gonflable pour Arthur, admirer le coucher du soleil ou encore la Croix du Sud quand vient le soir… Que de bons moments !

Et puis entre deux, découvrir les environs et leurs trésors de biodiversité. Comme à Concha Perla, où nous avons nagé au milieu d’un banc de milliers de poissons avec des manchots… Dont un qui a été très surpris en relevant la tête et en tombant nez à bec avec NiCo ! Après une seconde d’hésitation, il a finalement plongé entre ses jambes et est reparti à la pêche !

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Nous avons aussi visité le Muro de las Lagrimas, vestige d’une prison tristement célèbre sur l’île pour les abus de pouvoir dont elle a été le théâtre… En pensant un instant avec émotion aux gens pour qui ces scènes se perpétuent aujourd’hui.

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Pour rejoindre le Muro situé à 6,5 kilomètres du village et découvrir l’île autrement, nous avions loué des vélos. Siège bébé pour Agathe, et pour Arthur après une petite hésitation on avait finalement opté pour un troisième vélo. Quelle bonne idée, Arthur s’est éclaté au guidon et a parcouru avec nous les 13 km de balade sur son petit vélo, un vrai petit champion ! Sur la route du Muro, nous avons eu la surprise de croiser des tortues géantes en pleine nature ! Sur le bas-côté, voire carrément sur le sentier, elles broutaient ou marchaient d’un train de sénateur, dont elles paraissaient avoir le flegme et l’âge (certaines peuvent vivre jusqu’à 200 ans !!!).

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De retour du Muro de las Lagrimas, nous avons pique-niqué devant le spectacle fascinant de dizaines de pélicans qui pêchaient ! Sublime.

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Nous nous sommes ensuite arrêtés à une petite plage « Playa del Amor » formant une piscine naturelle, idéale pour les enfants avec ses crabes, ses fous à pattes bleues, ses pélicans, ses mouettes, ses iguanes, ses poissons…

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Seule ombre au tableau de cette superbe journée, à la fin de notre virée en vélo, on s’est aperçu qu’on avait perdu la Gopro ! NiCo a refait les 13 km pour la retrouver mais en vain ! La vidéo du manchot curieux restera donc dans les souvenirs de NiCo… Nous avons fait une petite annonce à la radio le lendemain matin (car ici tout le monde est à l’écoute des prévisions maritimes)… Mais en vain. Encore un objet paumé au palmarès de NiCo, décidément indétrônable !

Le dernier jour, nous sommes retournés à Concha Perla, qui nous avait tant charmés avec ses multitudes de poissons. Cette fois-ci, c’est Fanny qui a vécu la plus belle rencontre, en nageant avec une tortue de mer… Moment magique, tellement captivant que lorsque Fanny a relevé la tête hors de l’eau, elle a eu la surprise de se retrouver au milieu du port d’Isabela, à quelques brassées de Concha Perla, où elle avait dérivé avec les courants !

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Puis est venu le moment du dernier bain à la plage aux pieds de l’hôtel… Ou Arthur a perdu un masque de plongée que nous avions loué (tel père tel fils !).

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Nous avons quitté les Galápagos (et l’Equateur par la même occasion) le lendemain, à regret, avec l’impression d’avoir effleuré un paradis où les hommes vivent dans un lieu dont ils connaissent la richesse naturelle, un lieu où les animaux et les hommes peuvent cohabiter pour le plus grand émerveillement des petits et des grands.

« Alors, les enfants, ça vous a plu ? »

Oui, carrément :

« C’est magique, les Galápagos ! »

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Fanny Nico Arthur et Agathe de l’Aventure Naud

Pour suivre toutes leurs aventures autour du monde, c’est par ici : aventurenaud.wordpress.com

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